Le gouvernement centrafricain et la Mission de l’ONU en Centrafrique avaient donné un ultimatum de 72h au chef du groupe armé 3R, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), pour dénoncer les auteurs présumés des massacres perpétrés la semaine passée dans l’ouest du pays et imputés à son mouvement.
Le groupe armé a remis à la justice trois de ses éléments qui, au cours de leur audition, auraient reconnu avoir conduit un groupe de 22 hommes en vue de mener cette opération armée, soldée par des dizaines de morts. Le mouvement avait condamné cette tuerie et rejeté la responsabilité sur « des éléments isolés », tout en réitérant sa « ferme volonté » à continuer à œuvrer pour la paix dans le pays.
Mais après l’ultimatum, quatorze partis politiques et organisations de la société civile ont déploré mercredi, dans un communiqué conjoint, l’absence d’actions fortes de la part des autorités. « Aucune action forte n’a été menée par le gouvernement à l’expiration de l’ultimatum de 72h », fait part le document.
Sidiki fait partie des chefs de groupes armés nommés à des postes étatiques, dans la suite de l’accord de paix signé début février entre le gouvernement et 14 mouvements armés. Il a été précisément nommé « conseiller spécial militaire » auprès du Premier ministre, en charge de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et groupes armés.
Le collectif a exigé « du président de la République de rapporter sans délai » le décret portant la nomination de Sidiki et de le traduire devant la justice.
Pour rappel, un nouveau gouvernement a été installé à Bangui et plusieurs représentants de groupes armés ont été nommés à des postes gouvernementaux, ainsi qu’à la primature et dans les administrations. Depuis que les violences ont éclaté en Centrafrique en 2013, une bonne partie du pays est sous le contrôle de quelques groupes armés.