Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) sont montés au créneau, ce lundi 28 octobre, pour dénoncer le recul des libertés fondamentales en Tanzanie, sous le régime du président, John Magufuli.
En effet, les actions répressives contre les médias et groupes de la société civile, se sont multipliées dans ce pays d’Afrique de l’Est depuis que Magufuli a accédé au pouvoir en 2015, selon les deux ONG qui ont publié chacune un rapport dans lequel elles documentent le traitement réservé par le pouvoir aux voix critiques.
Elles pointent, entre autres, du doigt des lois draconiennes, la fermeture des journaux, des disparitions, arrestations et emprisonnements arbitraires des journalistes ou des opposants.
«La Tanzanie est en train de s’enfoncer à grande vitesse», a déclaré Roland Ebole, chercheur au sein d’Amnesty International, ajoutant que «nous n’avons encore jamais vu ce niveau de harcèlement ou d’intimidation, ni la fermeture de médias. C’est nouveau en Tanzanie».
De son côté, Oryem Nyeko, chercheur à Human Rights Watch, a souligné qu’« un climat de peur s’est installé. Les gens ne parlent plus librement. La société civile craint de dénoncer certaines choses et de voir le gouvernement s’en prendre à elle. Les médias ne couvrent plus certains problèmes importants du pays. On a une autocensure qui s’ajoute à la censure déjà appliquée par les autorités ».
Ce climat ainsi détérioré «ne crée pas les conditions favorables à des élections libres et justes», a-t-il mis en garde, faisant allusion aux élections générales qui auront lieu fin 2020.
Et Roland Ebole d’inviter le président Magufuli de «réfléchir soigneusement au bilan de son gouvernement qui a implacablement éviscéré le cadre législatif du pays en matière de droits humains», et le gouvernement d’«abroger toutes les lois oppressives qui sont actuellement utilisées pour écraser toute contestation et mettre fin d’urgence aux violations des droits humains et aux abus».