La Haute Cour de Pretoria, en Afrique du Sud, a donné raison, ce mardi 10 mars, au président Cyril Ramaphosa qui était accusé par la médiatrice de la République, Busisiwe Mkhwebane, d’avoir menti sur le financement de sa campagne de 2017 pour la présidence du Congrès national africain (ANC, au pouvoir).
Dans un rapport publié en 2019, Mkhwebane, chargée de la lutte contre la corruption, avait indiqué que le chef de l’Etat avait délibérément trompé le Parlement sur un don de 500.000 rands (environ 27.000 euros) de la part d’un groupe industriel ayant servi au financement de sa campagne électorale.
Interrogé sur ces accusations par les députés, le dirigeant sud-africain avait d’abord déclaré que cette somme avait été versée à son fils Andile qui est consultant pour l’entreprise citée.
Par la suite, il avait affirmé qu’il s’agissait d’un don électoral qui serait fait à son insu. Pour justifier ce changement de version, le président avait assuré qu’il ne disposait pas de bonnes informations au moment où il avait donné les premiers éléments de réponse.
Selon le verdict de la justice, le président Ramaphosa n’avait pas tenté de cacher au Parlement ce don électoral. La Haute Cour a qualifié d’«irrationnelles», les conclusions du rapport de la médiatrice qui avait, selon la justice, «fait preuve d’un manque complet de connaissances de base du droit».
La Cour a rejeté, par la même occasion, les soupçons de « blanchiment d’argent » et d’«enrichissement personnel» portés sur le chef de l’Etat.
Le Président Ramaphosa a salué le jugement, tout en promettant un gouvernement «honnête». La lutte contre la corruption figure bien parmi les priorités du mandat du chef de l’Etat qui a succédé à Jacob Zuma dont le règne était caractérisé par de multiples scandales financiers et de corruption.
L’équipe de la médiatrice Mkhwebane serait encore en train d’étudier le verdict de la Cour et devrait se prononcer dans les jours à venir.