Le nombre de personnes ayant fui les violences dans le nord-ouest du Nigeria pour trouver refuge au Niger voisin, a dépassé les 60.000 individus entre avril 2019 et avril 2020, annonce ce mardi dans un communiqué, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
« La violence persistante au nord-ouest du Nigeria a forcé environ 23.000 personnes à fuir vers le Niger durant le seul mois d’avril, portant ainsi à plus de 60.000, le nombre total de réfugiés qui ont fui cette région du Nigeria pour le Niger voisin» depuis avril 2019, a indiqué le porte-parole du HCR, Babar Baloch, cité dans le communiqué.
Ces réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants désespérés, auraient été « autorisés à entrer au Niger malgré la fermeture des frontières du fait de la pandémie du Covid-19 ».
Le HCR pointe du doigt les groupes armés et les gangs criminels qui seraient à l’origine de ces fuites massives. « Les réfugiés en fuite témoignent d’une violence extrême contre les civils, de meurtres, d’enlèvements contre rançon et de pillages des villages», déplore le HCR.
«Craignant et fuyant cette même insécurité dans les zones frontalières, un autre groupe de 19.000 ressortissants du Niger a été contraint de se déplacer à l’intérieur du Niger », souligne le communiqué.
Selon la même source, la région de Diffa (sud-est), proche du Nigeria, théâtre d’attaques constantes des jihadistes nigérians de l’Iswap (Etat islamique en Afrique de l’Ouest) et de Boko Haram, compte aujourd’hui, plus de 300.000 réfugiés nigérians et déplacés internes.
Les régions de Tillabéri et Tahoua (ouest du pays), où s’activent des groupes jihadistes sahéliens, dont l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), abritent quelque 80.000 déplacés venant d’autres localités.