Après avoir interrompu ses relations diplomatiques avec le Kenya en décembre dernier pour raison d’ingérence dans ses affaires intérieures, la Somalie fait volte-face et annonce le rétablissement des relations avec son voisin.
Cette décision a été annoncée jeudi par le vice-ministre somalien de l’information, Abdel-Rahman Youssef, lors d’une conférence de presse à Mogadiscio la capitale. D’après ce responsable, c’est « dans l’intérêt du bon voisinage » que la Somalie a pris cette initiative.
Nairobi aurait accueilli favorablement la résolution de la Somalie. « La République du Kenya se félicite de cette démarche qui vise à protéger les intérêts de bon voisinage entre les deux pays », a ajouté Youssef.
D’après les propos rapportés par l’agence de presse nationale somalienne, le respect de la souveraineté de chaque pays sera de mise. « Les deux gouvernements conviennent de maintenir des relations amicales entre les deux pays sur la base des principes de respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, de non-ingérence dans les affaires intérieures de chacun, d’égalité, de bénéfice mutuel et de coexistence pacifique », indique l’agence qui informe aussi que la médiation dans cette démarche de rétablir les relations est assurée par le Qatar.
Les relations entre le Kenya et la Somalie, deux voisins d’Afrique de l’Est partagent 700 km de frontière commune, sont souvent tendues. Les points de discorde sont multiples.
L’un d’eux concerne l’Etat Jubaland situé au sud de la Somalie et frontalier du Kenya. Nairobi qui considère ce territoire comme une zone-tampon entre le Kenya et les islamistes radicaux shebab, collabore avec son président régional dans l’objectif de mieux lutter contre le terrorisme.
Mais Mogadiscio interprète autrement cette proximité entre les deux parties, d’autant que ses relations avec certains Etats régionaux sont déjà difficiles ; avec pour conséquence la fragilisation du pouvoir central.
La démarcation de leur frontière maritime figure aussi parmi les différends qui opposent les deux pays. La partie disputée est riche en gaz et en pétrole.