Une mutinerie de prisonniers a éclaté dans une prison centrale à Garoua, au nord du Cameroun, à la suite du décès samedi soir, par étouffement, d’un détenu placé dans une cellule disciplinaire en compagnie de 21 autres pensionnaires.
Cette cellule, normalement conçue pour contenir 4 à 5 personnes, est devenue un haut lieu de la torture, selon les détenus.
Le calme n’a pu être ramené que dimanche, dans l’établissement pénitencier, après l’intervention du gouverneur de la région de Garoua.
En effet, les autorités de la ville de Garoua ont vécu un dimanche particulier, car confrontée à une grosse colère des prisonniers déterminés à casser les portes de la prison pour renouer avec la liberté, et fuir la maltraitance dont ils sont l’objet.
En plus, les pensionnaires sont confrontés depuis une semaine, à une pénurie d’eau potable et reçoivent une ration alimentaire jugée insuffisante.
Tôt ce dimanche, un mouvement de grève est observé par les détenus qui demandent que les portes de la prison soient ouvertes pour échapper aux conditions de détention qualifiées d’inhumaines.
Plusieurs détenus ont tenté en vain, d’escalader le mur d’enceinte de la prison pour prendre le large.
La tension est restée vive tout au long de la journée de dimanche. L’armée et les forces de l’ordre de la région ont quadrillé la prison centrale en attendant que le calme y revienne définitivement.
Dans l’après-midi, le gouverneur de la région s’y est rendu, distribuant des sachets d’eau et leurs promettant le traitement de leurs doléances.
La prison centrale de Garoua a été construite pour accueillir 500 prisonniers, mais elle abrite actuellement plus de 1700 détenus. La canicule de février et mars a déjà fait plusieurs morts dans cette prison.