Le Burkina et le Niger entament le bornage de leur frontière

Le différend frontalier entre le Burkina Faso et le Niger est désormais enterré avec le lancement officiel du bornage de leur frontière ce jeudi 30 avril 2015, une date historique qui restera gravée dans la mémoire des deux peuples voisins.

La cérémonie officielle de bornage a été coprésidée par le ministre burkinabè de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry et le ministre nigérien chargé des questions des frontières, Massoudou Hassoumi, à Gomo, village situé à 3 km de la commune rurale de Falagountou, au niveau de la ligne frontière comprise entre la borne astronomique de Tong-Tong et celle de Tao.

Cette démarche fait suite à l’Arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye, du 16 avril 2013, portant sur le différend frontalier entre les deux pays qui avaient sollicité, de façon consensuelle, l’arbitrage de la CIJ.

Lors de la cérémonie, une première borne a été posée sur le tracé reliant Tong-Tong à Tao. Il est prévu la construction de 948 bornes au total.

Selon la présidente de la Commission technique mixte d’abornement du Burkina, «le Burkina perd quatre à cinq villages», dans le cadre des limites frontalières décidées par la CIJ, «mais gagne par contre 14 villages». Les villages frontaliers concernés sont sensibilisés à la nouvelle situation, a-t-elle ajouté.

Vraisemblablement, les deux pays voisins, y compris tous les partenaires impliqués dans ce processus de bornage des frontières, notamment les ambassadeurs allemands au Burkina et au Niger et l’Union Africaine, sont animés par la sauvegarde des relations de bon voisinage et la préservation de la paix entre les pays voisins. Tous ont affiché clairement leur satisfaction lors de la cérémonie.

Le chef de Programmes Frontières de l’Union Africaine (PFUA), Aguibou Diarrah, voit dans cette démarche l’installation d’un «climat de confiance» entre les peuples burkinabè et nigérien qui ont en commun, plusieurs valeurs culturelles. Tandis que le ministre Barry a qualifié ce bornage des frontières de «passerelle entre les deux Nations».