L’ONU dénonce le nombre croissant de défenseurs des droits humains pris pour cible à l’Est de la RDC

La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor a attiré l’attention la semaine passée, sur le nombre croissant de défenseurs des droits humains qui sont pris pour cible en République démocratique du Congo (RDC), en particulier dans les villages et les provinces de l’Est du pays, à mesure que le conflit armé s’intensifie, a annoncé le vendredi 21 juin, le service d’information de l’ONU.

D’après cette source, le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme en RDC (OCHA) a documenté, de juin 2023 à avril 2024, des cas d’intimidation, de menaces de violence physique, des attaques et des actes de représailles visant 387 défenseurs des droits humains et 67 journalistes. Ces actes auraient été « perpétrés à la fois par des agents de l’État et des groupes armés », précise-t-on.

L’experte indépendante de l’ONU a affirmé que « les attaques, les intimidations et les assassinats de défenseurs des droits humains se poursuivent quotidiennement en RDC, malgré les appels répétés aux autorités à intensifier leurs efforts pour enquêter sur les violations des droits humains dans le pays, arrêter et traduire les auteurs en justice».

Elle a évoqué quelques cas dont celui de deux défenseures des droits humains, membres du Mouvement des jeunes pour le changement (LUCHA), qui étaient confrontées à des violences et à des menaces de mort de la part du groupe armé Twigwaneho depuis novembre 2023.

« Lorsque LUCHA a organisé des manifestations publiques en réaction aux récentes attaques contre leur village dans la province du Sud-Kivu, le groupe rebelle a envoyé des forces armées pour les arrêter, les forçant à fuir et à se cacher. Aujourd’hui encore, elles continuent de recevoir des menaces de mort et de vivre cachées », a-t-elle expliqué.

Mary Lawlor a ainsi appelé les autorités de Kinshasa à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir un espace de travail sûr et la protection des défenseurs des droits humains.

Il s’agit aussi, d’après elle, « d’enquêter de manière efficace et fiable sur tous les cas d’exécutions conformément aux normes internationales, notamment le Protocole du Minnesota, et traduire les responsables en justice».