Un membre du directoire du Parti Démocratique Uni (UDP), Ebrima Solo Kurumah, a trouvé la mort ce samedi 20 août à l’hôpital Royal Victoria Teaching Hospital de Banjul, alors qu’il était incarcéré depuis début mai à la Prison Mile Two.
L’annonce a été faite par l’UDP qui a dénoncé des conditions de détention lamentables dans lesquelles était détenu son cadre, mort après une opération chirurgicale ratée, d’après le parti, et effectuée par ailleurs en catimini, sans le consentement de la famille.
Ebrima Kurumah a été arrêté le 9 mai dernier. Sa mort est intervenue en moins de cinq mois après celle d’un autre responsable de l’UDP, Solo Sandeng, décédé également en détention, en avril dernier. C’est justement en protestant, entre autres, contre le décès de Sandeng qu’Ebrima Kurumah et d’autres membres du parti, dont son président Ousainou Darboe, étaient condamnés le 20 juillet à trois ans de prison ferme pour «manifestation illégale.»
La direction nationale de l’UDP, principal parti d’opposition en Gambie, a appelé le pouvoir à «ouvrir une enquête indépendante approfondie et complète sur les circonstances entourant la mort de Kurumah et à libérer sans conditions tous les prisonniers politiques.»
Même appel de la part des Etats-Unis qui se disent «vivement préoccupés» par la mort de Solo Krummah et «inquiets» des informations relatives au mauvais traitement et à la torture subies par les personnalités de l’opposition en détention, d’après le département d’Etat.
Le gouvernement gambien n’a pas encore fait de déclaration sur cette affaire. D’aucuns s’attendent à ce que le président Yahya Jammeh balaie d’un revers de la main toutes les déclarations et accusations et n’y donne aucune suite, comme par le passé.