Après plus de cinq mois de blocage politique, le Roi Mohammed VI a nommé vendredi Saad Eddine El Othmani, un dirigeant du parti islamiste PJD, comme nouveau chef de gouvernement en remplacement de Abdelilah Benkirane, secrétaire général du même parti, écarté mercredi après avoir échoué à constituer une majorité.
Un communiqué officiel rendu public à Rabat indique que le souverain marocain a chargé Saad Eddine El Othmani de former le nouveau gouvernement. Cette décision intervient deux jours après le limogeage d’Abdelilah Benkirane.
L’ancien chef de gouvernement dont le parti islamiste était arrivé en tête des élections législatives du 7 octobre 2016, avait durant plus de cinq mois vainement tenté de former une coalition. Il s’était enlisé dans des tractations infructueuses qui n’ont pas laissé émerger une majorité.
Les autres partis politiques sortis avec un grand nombre de voix aux législatives ont, soit décidé de virer à l’opposition, comme c’est le cas du Parti Authenticité et Modernité (PAM), soit préféré continué à mener des tractations avec le PJD afin de rafler le plus grand nombre de ministères, comme l’a fait le parti libéral du Rassemblement National des Indépendants (RNI).
Cette nouvelle nomination a été bien accueillie, tant par les partis politiques eux même que par l’opinion publique. En effet, après plus de cinq mois de blocage, les affaires courantes avaient beaucoup de mal à être traitées.
Des lenteurs administratives, notamment au niveau de certains grands projets d’investissements ont été notées. Cette situation d’immobilisme politique commençait donc à être sérieusement pénalisante pour les grandes entreprises du pays.
Avec la nomination de Saad Eddine El Othmani, les observateurs estiment que le PJD sera désormais plus à même de constituer une coalition gouvernementale viable. Membre de la direction et président du Conseil National du Parti Justice et Développement (PJD), Saad Eddine El Othmani, occupait jusqu’à octobre 2013 le poste de ministre des Affaires Etrangères.
Bien qu’il soit connu pour être un des proches conseillers d’Abdelilah Benkirane, il est surtout apprécié pour ses qualités de diplomate ouvert sur les autres courants politiques.