La Confédération nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) a appelé à la mobilisation et à la solidarité syndicale sur le plan national et international, suite à la décision d’interdiction de toutes ses activités syndicales, annoncée, vendredi 17 mars, par le ministre gabonais de l’Intérieur.
La principale coalition syndicale, composée de sept structures d’enseignants, a fait cet appel ce samedi, lors d’une conférence de presse où elle a dénoncé une «décision inique et arbitraire» de la part des autorités.
«Cette décision constitue un vice de forme et dont la teneur est nulle et non avenue, en raison du fait qu’une décision ministérielle ne peut être au-dessus des Conventions internationales qui disposent que : les syndicats ne peuvent être l’objet de dissolution et de suspension par voie administrative», a indiqué Simon Ndong Edzo, délégué général de la Confédération.
La Conasysed ne se reconnaît pas dans les faits qui lui sont reprochés, notamment des «troubles à l’ordre public, entraves à la liberté du travail, avec violence et voie de fait». Elle a martelé qu’elle ne suivra pas cette décision, et a exigé la levée immédiate et sans condition de la mesure du gouvernement.
Les autorités ne tolèrent plus la paralysie du secteur de l’éducation nationale, causée par les enseignants en grève depuis près de six mois. La plateforme syndicale revendique le paiement de plusieurs primes, des arriérés de salaires et la construction de nouvelles salles de classe. Elle avait arrêté le 20 mars, comme date butoir pour déclarer l’année blanche au Gabon.
C’est donc à quelques heures de cette échéance que la mesure gouvernementale est tombée. Les autorités reconnaissent le bien-fondé des revendications des enseignants, mais affirment ne pas avoir assez de moyens pour répondre immédiatement aux exigences des enseignants. Le différend entre les deux parties est ainsi loin d’être résolu. La Conasysed a invité les enseignants à poursuivre la grève tant que l’Etat ne négocie pas.