L’opposition mauritanienne, a, dans sa diversité, salué le rejet, par le Sénat, du projet de révision de la Constitution lancé à linitiative du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les réactions n’ont pas tardé après que la deuxième chambre du Parlement mauritanien ait opposé son refus, vendredi 17 mars, au projet de modification de la loi fondamentale.
Le Forum national de la démocratie et de l’unité (FNDU), qui réunit en son sein une dizaine de partis de l’opposition radicale, a déclaré, dans un communiqué, que les «amendements constitutionnels futiles que le pouvoir cherchait à imposer sont tombés.»
Pour la coalition, la position du Senat traduit «la volonté du peuple mauritanien qui refuse le tripatouillage de sa Constitution et la mutilation de son drapeau national.»
De son côté, le Rassemblement de forces démocratique (RFD) de l’opposant historique Ahmed Ould Daddah, a souligné que le Sénat a manifesté son «refus de voir piétiner les références et symboles auxquels est attaché le peuple mauritanien.»
L’opposition a farouchement mené campagne pour faire barrage à la modification de la Constitution. Elle a ainsi invité la population à faire usage de tous les moyens possibles pour mettre définitivement en échec ce projet.
Certains observateurs ont indiqué qu’ils s’attendaient à ce rejet du projet par des membres du Sénat qui vivaient cette initiative du gouvernement comme une atteinte à leur dignité. Mais d’autres ont été surpris de voir le Sénat, dominés par des membres issus de la majorité au pouvoir, remettre en cause «sa propre ligne».
Du côté du pouvoir, quelques voix se sont levées spontanément, dénonçant le non-respect des engagements dont ont fait preuve les sénateurs.
Le projet de révision constitutionnelle soumis par le gouvernement du président Mohamed Ould Abdel Aziz prévoyait la suppression du Sénat, de la Haute cour de Justice, du médiateur de la République et du Haut conseil islamique, ainsi que le changement du drapeau national. Le projet a été adopté le 9 mars passé par l’Assemblée nationale.
La Mauritanie fait ainsi face à une impasse politique puisque le texte devait être approuvé par chacune des deux chambres du Parlement pour pouvoir poursuivre son chemin. Reste maintenant à savoir si le chef de l’Etat fera recours à la voie du référendum populaire.