Le procès de neuf ex-agents du renseignement en Gambie, qui sont accusés du «meurtre» de l’opposant politique Solo Sandeng, a été renvoyé au 27 mars, pour donner plus de temps à l’enquête.
Ce procès s’est ouvert ce lundi 20 mars (après deux reports, pour laisser plus de temps à l’accusation de produire des preuves) à la satisfaction des membres de la famille du défunt et des sympathisants qui ont afflué vers la Haute cour de Banjul. A l’extérieur de la salle d’audience, une foule en colère a réclamé la condamnation à mort des accusés.
Les neuf mis en cause ont tous ont été arrêtés en février, puis inculpés de «meurtre et complot en vue de commettre un meurtre» en lien avec la mort de Solo Sandeng. Parmi les personnes poursuivies figurent l’ancien chef de l’Agence nationale du renseignement (NIA), Yankuba Badjie, son ex-directeur des opérations, Saikou Omar Jeng, et sept ex-agents de la NIA.
Solo Sandeng était arrêté par la NIA en avril 2016, lors d’une manifestation qui réclamait des réformes politiques. Mort en détention, il était responsable du Parti démocratique unifié (UDP), principale formation de l’opposition sous l’ex-président Yahya Jammeh. Son corps a été exhumé le 4 mars pour les besoins de l’enquête sur son décès.
La Haute Cour a expliqué lundi que le renvoi du procès visait à permettre aux procureurs de l’Etat de trouver un expert étranger pour réexaminer le corps de Sandeng.
La NIA, rebaptisée par le nouveau chef de l’Etat Adama Barrow, «Service de renseignements d’Etat», était considérée comme l’instrument de répression du régime de Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer durant plus de 22 ans.
La fille de Sandeng qui reste convaincu que son père est mort après avoir été torturé, espère beaucoup de ce procès. De même que les Gambiens qui ont connu la terreur des services secrets de Jammeh espèrent voir tous les responsables des exactions traduits en justice.