Les institutions de la société civile appellent à la démission de la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsouo, qui fait l’objet d’une enquête menée en France, pour détournement de fonds publics.
Dans une déclaration, Geroges Mpaga, président national du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a souligné que «le peuple gabonais exige la démission, l’interpellation et la mise en accusation de Marie-Madeleine Mborantsouo.»
La plateforme accuse le président gabonais, Ali Bongo, et la justice gabonaise de ne pas se montrer fermes dans ce dossier. Elle appelle le Procureur de la République, Que Steeve Ndong Essame Ndong, de faire «son travail», auquel cas le peuple gabonais comprendra «une fois de plus la complicité des magistrats avec le pouvoir en place et la réalité d’une justice aux ordres d’un régime honnis et malfaisant.»
D’après les informations relayées la semaine passée par le journal français Canard Enchaîné, Mborantsouo serait mise sous enquête, depuis trois ans, pour recel de détournements, soustraction ou destruction de fonds publics et blanchiment en bande organisée. L’enquête est liée à d’importants mouvements d’argent sur les comptes bancaires de Mborantsouo et sur ses biens immobiliers à l’étranger.
Les autorités gabonaises ont contesté la légitimité de cette enquête menée en France. Dans une interview accordée à un média français, le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, a conseillé «aux enquêteurs français, de s’intéresser d’avantage à ce qui se passe en France.»
Se demandant si «les enquêteurs français n’ont pas d’autre chose à faire que d’enquêter sur la vie des personnalités politiques gabonaises ?», il a souligné qu’il n’est pas sage, à son avis, «de voir les juges d’un pays s’intéresser aux faits, s’ils sont avérés, et qui se sont déroulés dans un autre pays». Certains observateurs gabonais ont jugé cette défense opérée par Ngondet de maladroite.
L’opposition qui considère la Cour constitutionnelle comme partiale et corrompue a estimé qu’il y a rien à attendre de cette institution. «On ne peut rien attendre de cette Cour constitutionnelle, ni de la personne qui la dirige. Donc on ne va même pas perdre notre temps à demander sa démission. Ce sont les gens dignes qui démissionnent !», a indiqué Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de la coalition d’opposition autour de Jean Ping.