Le ministre de la Défense, Candide Azannaï, bras droit du président Patrice Talon, a annoncé sa démission, ce lundi 27 mars, sur sa page Facebook.
«Face aux derniers développements de l’actualité politique dans notre pays, j’ai décidé de remettre ma démission», a fait part celui qui est désormais ex-ministre délégué auprès du Président de la République chargé de la Défense Nationale. Une source au sein de la présidence, qui a requis l’anonymat, a confirmé cette démission, affirmant qu’Azannaï a bien déposé «une lettre de démission du gouvernement.»
Sans surprise, l’annonce a fait le tour des réseaux sociaux où les commentaires ont afflué entre ceux louant le courage d’Azannaï qui tient toujours à être un homme libre, et ceux qui l’accusent de n’avoir pas assumé ses responsabilités.
Selon des rumeurs, le torchon brulait déjà au sein du gouvernement et les divergences au sujet de la révision de la Constitution seraient la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La presse locale a fait aussi part d’une acquisition de 400 véhicules pick-up au profit des forces de sécurité et de défense sans l’accord préalable du ministre de la Défense, et que son départ serait une manière d’éviter d’être éclaboussé par un possible scandale.
L’Union nationale des magistrats du Bénin qui est contre la réforme constitutionnelle qu’elle considère comme portant «atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire», a salué la décision «sage et courageuse» d’Azannaï.
L’opposition est également contre le projet de la révision de la Constitution qui a été adopté par le gouvernement, mais rejeté le week-end passé par le Parlement. Parmi les réformes figure celle envisageant un mandat présidentiel unique de six ans, tout en donnant de larges pouvoirs décisionnels au président de la République. Celui-ci ne devrait plus obligé de passer par le Parlement pour les ratifications d’accords de prêt par exemple.
Candide Azannaï, ancien ministre de l’ex-président Boni Yayi, avait soutenu Talon dès l’annonce de sa candidature à la présidentielle. Son départ du gouvernement pourrait être un coup dur pour le chef de l’Etat, estiment certains observateurs.