Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait renouveler ce vendredi 31 mars, le mandat de la Mission des Nations Unis en République démocratique du Congo (MONUSCO) et voter en même temps une réduction de 7% environ du nombre de militaires et de policiers de cette force.
Les effectifs de la force onusienne, déployée depuis 18 ans en République démocratique du Congo (RDC) et qui est arrivée à la fin de son mandat, devraient passer de 19.815 à 18.316 hommes.
Cette mesure devrait plaire aux autorités congolaises qui plaident depuis pour une «stratégie de retrait» des Casques bleus du territoire de la RDC. Elles jugent les troupes onusiennes peu efficaces face à des groupes armés ou des conflits ethniques.
Mais tout l’enjeu réside au niveau de l’organisation des élections qui est à la base des tensions qui secoue le pays. Alors qu’un accord a été signé fin décembre, à l’issue d’un dialogue national entre la majorité au pouvoir et une partie de l’opposition sous l’égide de l’église catholique, les dispositions prévues dans cet accord peinent toujours à voir leur réalisation. Les différentes parties se renvoient la balle concernant l’échec de la mise en œuvre de l’accord.
La nouvelle résolution de l’ONU, bien que prévoyant la réduction des effectifs de la MONUSCO, devrait mettre particulièrement l’accent sur les élections, notamment en prévoyant une assistance logistique. Les capacités de la Mission seront renforcées, de telle sorte de s’assurer que les scrutin législatif et présidentiel seront bien organisés d’ici la fin de l’année, comme prévu dans l’accord résultant du dialogue politique.
La semaine dernière, après l’échec des récentes négociations directes, les émissaires du président Joseph Kabila ont entrepris des contacts avec les différentes parties prenantes. Mais le Rassemblement, une coalition de l’opposition qui soupçonne le président de semer le chaos pour rester davantage au pouvoir, a refusé d’entrer dans cette démarche et a appelé à une journée ville morte le 3 avril prochain.
La majorité a, pour sa part, exhorté la jeunesse congolaise «à ne pas être l’artisan de son propre malheur en participant à des actions de destruction de la cohésion nationale programmées par le Rassemblement et qui présentent par ailleurs, le risque d’éloigner la perspective des élections.»