Le ministre sud-africain des Finances, Parvin Gordhan a été remercié ce jeudi, dans le cadre d’un important remaniement ministériel décidé par le président sud-africain, Jacob Zuma qui a écarté au total quinze membres de l’équipe du gouvernement, neuf ministres et six ministres adjoints.
La nouvelle est tombée sans surprise puisque des rumeurs faisaient déjà état d’un éventuel licenciement de Pravin Gordhan, après la brusque interruption, le 27 mars dernier, de sa tournée à l’étranger, par le président Jacob Zuma. La raison officielle du rappel dans son pays était qu’il n’avait pas reçu le «feu vert» pour ce voyage.
Gordhan paye-t-il le prix de sa non-soumission au chef de l’Etat ? Les deux hommes s’affrontent depuis des mois sur la gestion des finances publiques, et ce au vu et au su de tous les citoyens. Fort de son image de garant de la rigueur budgétaire dans le gouvernement, l’ex-ministre des Finances a eu à s’opposer à plusieurs projets jugés trop coûteux.
Quelques observateurs voient en ce remaniement ministériel qui n’avait pour seul objectif, d’après eux, que d’éjecter Gordhan du gouvernement, une occasion pour le président Zuma éclaboussé par de nombreux scandales de corruption, de pouvoir contrôler le trésor. Zuma est a été d’ailleurs invité, à maintes reprises, à démissionner de son poste suite à la révélation de ces malversations de taille.
En tout cas, la mise à l’écart de Gordhan est considérée comme une grande perte dans le milieu des affaires. L’ex-ministre des Finances était très respecté par des investisseurs. Il a été remplacé par Malusi Gigaba, un des fidèles du chef de l’Etat qui occupait jusque-là le poste de ministre de l’Intérieur.
Au sein du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, l’on peut s’attendre à de vives tensions dans la mesure où chacun des deux hommes y a ses propres partisans qui le soutiennent. Des observateurs craignent même que cette situation conduise à une scission au l’intérieur de la formation politique au pouvoir.