Le président nigérien Mahamadou Issoufou a répété dimanche qu’il ne briguera pas un troisième mandat et se refuse donc la tentation de modifier la Constitution à son avantage, comme le font certains de ses homologues.
«Je n’ai pas d’hésitation par rapport à ça. Je suis un démocrate convaincu. Je ne veux pas procéder aux triturations que l’on a coutume de voir en Afrique», a-t-il déclaré lors de l’inauguration d’une nouvelle centrale électrique à Gourou Banda, proche de Niamey.
C’est pour la deuxième fois en l’espace de deux jours, que le président Issoufou s’est exprimé sur le sujet. Samedi 1er avril, à l’occasion du premier anniversaire de son investiture pour un second mandat, il a largement fait comprendre qu’il n’est pas intéressé par un nouveau mandat.
Le chef de l’Etat s’est rendu à l’évidence qu’il n’est pas irremplaçable. «Je n’ai pas cette arrogance de croire que je suis un homme providentiel irremplaçable. Il y a beaucoup de Nigériens qui peuvent remplir la fonction de président de la République», a confié le chef de l’Etat.
Il se dit fier de poser un acte qui sera une première dans l’histoire du Niger depuis l’indépendance, celui de passer la main à son successeur de manière pacifique après un arbitrage de la population. Le président promet ainsi d’organiser, en 2021, des élections libres et transparentes.
Vraisemblablement, Issoufou qui a rassuré vouloir respecter les institutions et travailler pour leur consolidation, a voulu réagir aux rumeurs qui lui prêtent des intentions de vouloir modifier la Constitution, en vue d’un troisième mandat, sachant qu’une majorité au Parlement lui est acquise.
L’actuel chef de l’Etat nigérien a été porté au pouvoir en 2011, puis réélu en 2016 pour un second mandat de cinq ans devant prendre fin en 2021. Le pays, riche en uranium mais très pauvre, n’a jamais connu une vraie alternance démocratique au pouvoir depuis son indépendance en 1960.