Des ambassadeurs africains, en poste à New Delhi, ont manifesté leur mécontentement, lundi 3 avril, face à la passivité des autorités indiennes devant des agressions et violences dont les Africains sont victimes en Inde.
Dans un communiqué, ces diplomates qui représentent 44 pays africains, accusent le gouvernement indien de ne pas prendre «des mesures dissuasives suffisantes» nécessaires pour protéger la communauté africaine noire.
Rappelant les violences qui ont eu lieu fin mars à Greater Noida (une grande banlieue de la capitale indienne) contre des Nigérians, les ambassadeurs ont affirmé qu’ils considèrent que ces «récentes attaques contre des Africains sont xénophobes et racistes par nature, et que le gouvernement indien ne les a pas suffisamment condamnées.»
Mais New Delhi refuse que ces dernières violences soient qualifiées de «xénophobes» et «raciales». Le chef de la diplomatie indienne a indiqué dans un communiqué, publié à la suite de la sortie médiatique des diplomates, qu’une enquête est toujours en cours et qu’il est prudent d’attendre les résultats des investigations avant de se prononcer sur quoi que ce soit.
Toujours est-il que les diplomates réclament, dans leur document, une enquête indépendante pilotée par le Conseil de droits de l’Homme des Nations unies, pour éclairer sur l’agression de Greater Noida. Ils menacent aussi de porter l’affaire des agressions contre les Africains noirs en Inde devant l’ONU, si New Delhi ne sort pas de son mutisme.
L’Association des étudiants africains à Delhi approuvent la démarche du corps diplomatique. «On nous considère comme pas tout à fait humains», a déploré Presidoe Okuguni, porte-parole de l’Association.