Deux femmes kamikazes se sont fait exploser lundi 4 avril dans la ville de Mora, à l’extrême-nord du Cameroun, sans faire de victimes.
Les deux terroristes sont les seules à perdre la vie après l’activation de leur charge explosive dans un lieu baptisé «derrière le lycée». D’après des sources sécuritaires, ces femmes étaient manifestement dirigées à distance. Elles étaient cependant repérées, juste avant de passer à l’acte, par des membres du comité de vigilance local qui a rapidement donné l’alerte.
Cette attaque qui porte la marque de fabrique du groupe jihadiste Boko Haram intervient un peu plus de trois mois après celle perpétrée le 25 décembre dernier, le jour de Noël, près d’un marché dans la même ville. Un kamikaze avait fait exploser la bombe qu’il portait sur lui, tuant deux personnes en plus de lui-même. Là encore, le terroriste qui se faisait passer pour un mendiant, a été repéré par un groupe d’autodéfense et n’avait pas pu pénétrer dans le marché qui était bourré.
Mora, ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière nigériane, a été visée à plusieurs reprises par des attentats suicides imputés à Boko Haram. Mais des observateurs s’accordent à dire que les attaques de ce groupe deviennent de moins en moins fréquentes ces derniers mois, grâce à la détermination des forces armées des pays de la région du Lac Tchad de neutraliser cette secte.
Ces forces travaillent en synergie avec la Force mixte multinationale mise en place spécialement pour lutter contre le groupe Boko Haram.
D’après un rapport publié en février dernier par Amnesty International, Boko Haram a tué 260 civils en 150 attaques en 2016 particulièrement dans des localités de l’Extrême-Nord.