Le nouveau Premier ministre congolais Bruno Tshibala a fait savoir mardi, au micro de l’AFP, que l’organisation des élections constitue «la priorité des priorités» de son gouvernement qui ne ménagera aucun effort pour mobiliser les ressources financières nécessaires à l’opération.
Les nouvelles autorités comptent à priori organiser les élections avec des ressources «internes», sans toutefois fermer la porte aux aides des partenaires extérieurs.
La présidentielle permettra de désigner le successeur du chef de l’Etat Joseph Kabila qui restera en poste (après ses deux mandats constitutionnels) tant qu’un nouveau président n’est pas élu, selon les termes de l’accord du 31 décembre issu du dialogue politique entre la majorité et une partie de l’opposition.
Malgré cette volonté affichée des autorités, le doute plane toujours quant à l’engagement du gouvernement à organiser effectivement les élections en 2017 comme le prévoit l’accord.
«Il est également essentiel de veiller à ce que le désir des Congolais de voter au cours d’élections libres et équitables soit respecté. Malheureusement, l’incertitude quant à l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre l’accord et à organiser des élections d’ici la fin de 2017 crée une incertitude inquiétante dans toute la RDC», indique un communiqué de l’ambassade américaine à Kinshasa daté du 11 avril 2017.
Bruno Tshibala a été nommé Premier ministre vendredi 7 avril dernier par le président Kabila. Mais sa nomination ne cadre pas avec les termes de l’accord, selon l’opposition congolaise, voire la communauté internationale.
L’Union européenne a indiqué clairement que la nomination de Tshibala comme Premier ministre, quoi que issue de l’opposition, est contraire, «à la lettre et à l’esprit de l’Accord du 31 décembre 2016». Les Etats-Unis partagent la même conviction.
L’opposition a, pour sa part, voulu manifester, le lundi 10 avril, pour dénoncer la décision unilatérale de Kabila, mais la manifestation a été interdite par la police. D’après Human Rights Watch, 80 arrestations ont été opérées par les forces de l’ordre ce jour. Chiffres contestés par le porte-parole national de la police, le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu, qui a assuré que les forces de l’ordre avaient «appréhendé et gardé à vue 34 personnes à Kinshasa.»