Oxfam, ONE et Sherpa ont, dans un rapport publié ce jeudi 13 avril, jugé d’opaque l’activité minière de certaines compagnies françaises en Afrique, dont Areva.
Dans ce rapport intitulé «La transparence à l’état brut – Décryptage de la transparence des entreprises extractives», ces ONG affirment que «des zones d’ombre persistent» dans les déclarations publiques de paiements des compagnies extractives faites aux pays dans lesquels elles exercent.
Areva «semble loin de contribuer à sa juste part» pour l’exploitation de ses mines d’uranium au Niger, et ce malgré la renégociation de sa redevance en 2014, dénonce le rapport. La compagnie française aurait payé entre 2014 et 2015 une redevance inférieure, «privant ainsi le pays de 15 millions d’euros». Le Niger ne reçoit que 7% des versements d’Areva, alors que qu’il fournit 27% de l’approvisionnement du groupe français en uranium.
Le géant français de l’uranium est également accusé de sous-évaluer ses exportations d’uranium vers la France ; une situation qui favorise des pertes fiscales importantes pour le pays.
Le rapport des ONG recommande aux entreprises concernées, ainsi qu’à l’Union européenne et à la France de réviser à la hausse le degré de transparence exigé dans l’exploitation des gisements. Cela passe par l’obligation de publier de façon précise les redevances versées aux pays où opèrent ces industries extractives.
Le Niger est le troisième exportateur mondial de combustible nucléaire. Areva y exploite les deux mines d’uranium en activité, la Somaïr (l’une des cinq plus grandes mines d’uranium au monde par son volume de production) et la Cominak, avec des partenaires minoritaires.
Sur Twitter, Areva a signalé, qu’en moyenne depuis leur création, ses sociétés minières locales reversent 82% de leurs recettes au Niger, et qu’elles dépensent chaque année plus de 100 ME auprès de fournisseurs locaux et environ 6 ME en faveur du développement. L’entreprise a aussi expliqué que l’évolution des retombées pour le Niger est liée directement aux cours de l’uranium qui ont nettement reculé ces dernières années.
Les autres compagnies minières dont les déclarations ont été scrutées par Oxfam, ONE et Sherpa sont EDF, Engie, Eramet et Maurel & Prom. Ce sont leurs activités d’extraction de matières premières en 2015 qui ont été passées au peigne fin.