Les autorités tunisiennes ont présenté, lundi 17 avril à Hammamet, au sud de Tunis la capitale, un projet contre le travail des enfants mineurs, baptisé «Ensemble contre le travail des enfants en Tunisie» et financé par les Etats-Unis à hauteur de 3 millions de dollars.
Selon le ministre tunisien des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, ce phénomène a pris de l’ampleur dans le pays ces dernières années. Pour lui, la «situation de transition» que vit la Tunisie, après la révolution de 2011, pourrait en être, en partie, la cause.
Devant l’absence des données précises sur le travail des mineurs dans le pays, le ministre a donné, tout de même, quelques indications. «Les secteurs les plus touchés par le travail des enfants en Tunisie sont l’agriculture, au niveau des fermes familiales, les petits ateliers de menuiserie, les garages (de mécaniciens), les coiffeurs et également le travail domestique pour les petites filles», a-t-il précisé.
Il a aussi noté que près de 100.000 enfants quittent chaque année les bancs de l’école vers un sort inconnu, surtout dans les régions rurales où les jeunes filles sont principalement les plus touchées. D’où l’intérêt, selon lui, de «mettre en place les politiques adéquates (…) pour assurer la scolarisation des enfants au moins jusqu’à 16 ans comme le stipule la loi tunisienne», et protéger ces enfants de toute sorte d’exploitation.
D’ailleurs, dans le cadre de ce projet qui s’étale sur trois ans (2017-2020), l’Institut national de la statistique a entamé une enquête nationale sur le travail des enfants basée sur un échantillon de 15 mille familles et dont les résultats seront publiés en septembre 2017. Ces investigations devraient permettre d’établir une base de données et de procéder à une meilleure analyse de la situation.
Le projet «Ensemble contre le travail des enfants en Tunisie» a été élaboré par le Bureau international du travail (BIT) en collaboration avec le ministère des Affaires sociales. Financé à hauteur de 3 millions de dinars par les Etats-Unis, il se déroulera sur trois ans, de 2017 à 2020. Plus précisément, le projet mettra en place des plans pratiques, au service du programme national de lutte contre le travail des enfants, ainsi que des mécanismes de suivi, d’exécution et d’évaluation.
La Tunisie est signataire des conventions internationales relatives à la lutte contre le travail des enfants.