L’opposition en République démocratique du Congo (RDC) a exigé des autorités l’ouverture d’une enquête sur le détournement des recettes générées par la vente des nouveaux passeports biométriques mis en place depuis novembre 2015.
Quelques leaders de l’opposition, dont le chef du Rassemblement de l’opposition, Félix Tshisekedi, ont en effet, demandé à ce que la lumière soit faite sur le scandale des passeports biométriques qui suscite ces derniers jours, une grande polémique dans le pays.
Selon les résultats d’une enquête menée par l’agence Reuters, la majorité des frais des passeports en RDC est récupérée par Semlex, une société belge qui avait passé un accord en 2015 avec le gouvernement congolais pour la production des passeports biométriques, et par LRPS, une petite entreprise basée aux Emirats Arabes Unis.
Le coût d’un passeport en RDC s’élève à 185 dollars, un montant largement surestimé auquel les demandeurs sont parfois obligés d’ajouter quelques dollars en plus pour espérer entrer en possession du document de voyage dans un court délai.
Sur ces 185 dollars, à peine 65 dollars vont dans les caisses de l’Etat, précise Reuters, se basant sur le contrat signé par le gouvernement, qui n’avait d’ailleurs pas fait l’objet d’appel d’offres. Le reste est réparti entre la LRPS (60 dollars), Semlex (48 dollars) et une société installée à Kinshasa (12 dollars).
La LRPS appartiendrait à Makie Makolo Wangoi, une proche du président Joseph Kabila. Elle possèderait des parts dans plusieurs compagnies appartenant à des membres du clan Kabila. Certaines sources la présentent comme une des nombreuses sœurs du chef de l’Etat.
Cette affaire des passeports au Congo Kinshasa a suscité la colère de la population qui paye un passeport à un tarif parmi les plus élevés dans le monde.