Le président zambien, Edgar Lungu a fait savoir, en fin de semaine, que les manifestations incessantes dans le pays pourrait le pousser, contre son gré, à décréter un état d’urgence dans les régions agitées.
«Vous me forcez à envisager de décréter l’état d’urgence», a-t-il menacé devant la recrudescence des actes de dégradation des bâtiments publics, tout en intimant l’ordre à la police de rechercher les fauteurs de troubles et de les arrêter.
Une partie de la population manifeste depuis l’arrestation du chef de file de l’opposition, Hakainde Hichilema, le 11 avril dernier. Il a été inculpé pour «insultes», «refus d’obtempérer à une injonction policière» et pour «trahison». Le dirigeant du Parti uni pour le développement national (UPND) aurait gêné, le jour de son arrestation, le passage du cortège du président Edgar Lungu, lors d’un déplacement en province.
Hichilema restera en détention au moins jusqu’au 26 avril, selon les estimations d’un juge du tribunal de Lusaka en charge du dossier, qui a fait part de plusieurs chefs d’accusation pesant sur le chef de l’opposition. Celui-ci est aussi accusé d’avoir tenté de renverser le gouvernement par des moyens illégaux.
En Zambie, les charges de trahison sont passibles de quinze ans de prison, pouvant aller jusqu’à la peine de mort. Et compte tenu de la gravité de ces charges, toute possibilité de libération sous caution est exclue.
Pour les partisans de l’opposant historique en Zambie, les poursuites intentées contre leur leader sont purement «politiques». Ses avocats ont sollicité du juge l’abandon particulièrement des charges relatives à la trahison.
L’opposant Hichilema a déjà essuyé cinq échecs lors des dernières présidentielles dans le pays.