Le gouvernement de la République centrafricaine a réuni en fin de semaine à Bangui, les 14 groupes armés qui sévissent encore dans le pays, afin de discuter sur les modalités d’application du programme Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR).
Une première depuis le début de la crise centrafricaine en 2013. Dans une mise au point sur cette importante rencontre, le chef du programme DDR de la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca), Jean-Marc Tafani, a déclaré que «les avancées générales sont assez importantes (…) le plan national de DDR a été rédigé avec les détails des étapes de la mise en œuvre du projet».
Le «DDR» est financé à hauteur de 45 millions de dollars, par la Banque mondiale, l’ONU et le gouvernement centrafricain. Le programme vise le désarmement des combattants et la réinsertion de 5.000 d’entre eux dans la vie civile. Une minorité, 10 à 20 %, serait reversée, après évaluation, dans les forces de défense et de sécurité (armée, police et gendarmerie).
D’après Tafani, «les personnes soupçonnées de crimes divers seront soumises à la justice» et «écartées du programme de DDR», une disposition qui n’est pas du gout des milices dont certaines conditionnent leur désarmement par l’amnistie. Qu’à cela ne tienne, une Cour pénale spéciale, composée de magistrats centrafricains et étrangers, devrait prochainement commencer ses travaux pour juger les crimes contre l’humanité depuis 2003.
Les groupes armés sollicitent aussi d’autres mesures. Le cas d’«un accord politique qui prévoit leur participation dans le gouvernement», évoqué par le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), faction de l’ex-rébellion de la Séléka et l’un des mouvements les plus violents et les plus actifs dans le centre et le nord du pays. Certaines milices veulent également une plus grande intégration de leurs agents dans les forces armées.
«La prochaine réunion du Comité consultatif de suivi du DDR aura lieu du 25 au 27 mai», a indiqué Tafani. Pour le président centrafricain, Faustin Touadéra, le ralliement des groupes armés au processus du «DDR» est une victoire. Toutefois, l’insécurité règne encore en Centrafrique, excepté à Bangui, la capitale.