Le Niger a acheté un nouvel avion présidentiel pour le pactole de 20 milliards francs CFA », environ 30,5 millions d’euros.
Il s’agit d’un Boeing 737-700 qui a été réceptionné dimanche dernier à Niamey et qui devrait remplacer l’ancien avion présidentiel, également un Boeing 737 datant des années soixante-dix.
« Pour des raisons sécuritaire », cet appareil qui sera géré par l’armée, contribuera au « rayonnement de notre illustre République », a déclaré le ministre nigérien de la Défense, Karidjo Mahamadou.
Mais, la nouvelle a été très mal accueillie par les partis de l’opposition qui estiment que c’est un luxe pour le Niger, qui est l’un des pays les plus pauvres de la planète.
Malgré ses importants gisements d’uranium et les puits pétroliers récemment découverts, le Niger est classé selon l’ONU, 187e et dernier pays au monde en termes de développement humain. Niamey, très dépendante de l’aide internationale, impute ce mauvais classement plutôt, à son taux de natalité de 7,6 enfants par femme, le plus élevé du monde.
L’Etat s’est permis d’investir des milliards dans des dépenses de « prestige », alors que la famine et de graves inondations menacent de nouveau le pays cette année, a déploré Ousseïni Salatou, porte-parole de la Coalition de l’opposition nigérienne.
En revanche, un expert en aéronautique a confié à l’AFP, que l’ancien avion présidentiel, même s’il va continuer à voler, est en réalité « un cercueil volant qui ne répond plus aux normes internationales » de la navigation aérienne.
Le même avis est partagé par plusieurs acteurs de la société civile, estimant qu’il était tout-à-fait normal le remplacement d’un avion utilisé par huit présidents, d’autant plus qu’il s’agit d’ »un bien public ».
En réalité, le Niger n’a fait qu’emboîter le pas à son voisin malien qui, quelques mois auparavant, avait acheté lui aussi un nouvel avion présidentiel pour une somme similaire de 30,4 millions d’euros.
Cette transaction a coûté à Bamako le gel de l’aide du FMI à compter de la mi-juin au moins jusqu’en septembre.
Les gouvernements des deux pays justifient l’acquisition des nouveaux appareils par la vétusté des anciens avions présidentiels qui ne répondent plus aux normes internationales de la sécurité aérienne.