La Banque centrale de Tunisie (BCT) a décidé de soutenir le cours du dinar tunisien, sur les marchés de change, en injectant, ce mardi 25 avril, 50 millions d’euros (environ 150 millions de dinars tunisien).
Une intervention qui, selon des observateurs, a coûté cher à la BCT qui a dû puiser sur ses maigres réserves de change, et donc sur les réserves du pays.
La dépréciation du dinar tunisien s’est accélérée ces derniers jours, après une déclaration récente de la ministre des Finances sur la dévaluation du dinar. Sur les marchés de change, le dinar a atteint cette semaine son niveau le plus bas historiquement à 2,70 euros.
D’autres mesures sont par ailleurs préconisées aussi bien par les autorités que par la société civile pour tenter de redynamiser la monnaie nationale, notamment la limitation des importations en vue de consommer local.
La semaine passée, le Premier ministre Youssef Chahed promettait déjà qu’une décision sera prise dans ce sens. «Nous limiterons certaines importations, plusieurs d’entre elles étant inutiles», indiquait-il. Le ministre de l’Industrie Zied Ladhari a pour sa part évoqué le boycott des produits issus de la contrebande qui constituent «un vrai danger pour l’économie».
Du côté des professionnels, un membre de la Fédération nationale du bâtiment s’est aussi insurgé contre la porte grandement ouverte aux importations. «Pendant que les professionnels tunisiens sont accablés par des taxations et des impôts supplémentaires, la porte est grande ouverte aux importations en tous genres qui inondent notre marché de produits, dont une grande partie est de mauvaise qualité», a-t-il déploré lors d’une conférence de presse ce mardi.
Toutefois, quelques professionnels accusent, pour leur part, les autorités d’être à l’origine de cette situation, par leur mauvaise gestion des affaires du pays ou l’absence totale de stimulation économique.