Un syndicat de journalistes soudanais est montré au créneau, ce mardi, demandant aux autorités d’expulser tous les correspondants de presse égyptiens dans le pays, après que Le Caire ait refoulé deux journalistes soudanais.
Taher Satti et Eman Kamal Eddine, les deux reporters soudanais que l’Egypte a refusé de laisser entrer dans son territoire, sont victimes des conflits entre Khartoum et le Caire, selon le syndicat. Les «renseignements égyptiens veulent faire assumer aux journalistes soudanais la responsabilité de l’échec de la politique égyptienne concernant le Soudan», écrit-il dans son communiqué.
En plus des représailles contre les représentants des médias égyptiens au Soudan, le syndicat invite aussi ses membres à ne plus voyager en Egypte même pour des raisons médicales.
A peine que les deux pays ont apaisé leurs tensions, en s’accordant à ne pas accueillir ou soutenir de groupes d’opposition hostiles à leurs gouvernements respectifs, voilà que la plateforme des journalistes, proche du gouvernement, invite les autorités à prendre une décision qui risque encore d’envenimer les relations entre les deux pays.
En effet, une rencontre de haut niveau a eu lieu la semaine passée à Khartoum pour renforcer les liens bilatéraux. Le régime de Khartoum accusait l’Egypte d’avoir accueilli des opposants soudanais soutenus par les services de renseignement égyptiens, et Le Caire a maintes fois affirmé que le Soudan a accordé l’asile à des Frères musulmans qui sont hostiles aux autorités actuelles égyptiennes. Les différends semblent donc pour le moment dissimulés.
Soulignons que, concernant l’exercice de la profession journalistique, un rapport publié ce mercredi par Reporters sans frontières (RSF), affirme que le Soudan et l’Egypte figurent parmi les pays où la presse est la plus attaquée. Ce rapport 2017 est intitulé «Jamais la liberté de la presse n’a été aussi menacée».