L’opposition tchadienne n’a pas tardé à faire part de sa satisfaction suite à la condamnation à perpétuité, jeudi 27 avril, de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré.
«J’ai un sentiment de satisfaction que la justice soit dite au nom des peuples africains», a déclaré le leader de l’opposition, Saleh Kebzado, interrogé par la presse. Pour lui, ce procès d’Hissène Habré devrait avoir «valeur d’exemples pour que d’autres ne puissent pas refaire la même chose». Il a également affirmé que «c’est une bonne chose qu’un dirigeant africain qui a mal géré son pays, qui a tué, puisse être jugé en Afrique par des Africains».
Après dix-sept années de batailles judiciaires, le tribunal spécial africain, basé à Dakar, a confirmé en appel, la condamnation de l’ancien dictateur tchadien à la prison à vie pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. L’accusé qui n’était pas présent à l’énoncé de sa condamnation, devrait aussi payer un montant de 82 milliards 290 millions de FCFA pour dommages.
Les exactions commises sous le régime de l’ancien dictateur du Tchad auraient fait quelque 40 000 morts entre 1982 et 1990. Le tribunal spécial africain a été créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal, où Hissène Habré s’était exilé.
Plus que l’opposition, plusieurs voix se sont levées pour saluer le verdict, en commençant par les victimes, et leurs les familles, du règne de dictature de Habré. Le fondateur de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH), Souleymane Guenguen, a déclaré que «depuis plus de 26 ans je travaille pour que Habré soit condamné pour les crimes qu’il a commis. Aujourd’hui je suis enfin en paix. J’espère que tous les dictateurs en Afrique ont compris le message – personne n’est au-dessus des lois! ».
L’ONG internationale de défense des droits de l’homme, Amnesty International, espère que la condamnation de Hissène Habré «va aussi amener d’autres pays africains à utiliser le principe de compétence universelle pour poursuivre en justice les auteurs de crimes de droit international ou à créer des tribunaux hybrides de ce type, comme en République centrafricaine et au Soudan du Sud».