Les employés de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (Snim) se disent prêts à entamer une longue grève, après plusieurs jours de menaces qui n’ont pas réussi à faire bouger la direction de leur entreprise.
Les centrales syndicales exigent l’application du dernier accord signé en 2014, avec en priorité l’augmentation générale des salaires et le rétablissement des primes annuelles.
Selon elles, la direction de la SNIM viole les principes de cet accord sans raisons valables. Elles ont engagé une première démonstration de force lundi 1er mai, où les conducteurs de trains, chauffeurs de bus et autres travailleurs de la société ont manifesté.
Les syndicalistes estiment que l’entreprise a réalisé une importante production en 2016 qui a généré des milliards de dollars de recettes. Seulement, cette valeur ajoutée n’a pas eu de répercussion, ni sur le fonctionnement de la structure, ni sur ses employés.
Le géant de l’économie mauritanienne a, pour sa part, fait valoir la faiblesse des cours mondiaux du minerai de fer intervenue après la signature de l’accord et qui pénalise la société.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche, la SNIM explique qu’en 2014, la tonne était à plus de 100 dollars pour tomber à 40-45 dollars et remonter difficilement ces derniers temps à 70 dollars.
La direction exhorte ainsi les travailleurs à faire preuve de patience, le temps d’avoir une meilleure visibilité des cours du fer. Les deux parties devraient reprendre leurs négociations ce mercredi 3 mai.
Pour rappel, les employés de SNIM avaient observé, en 2015, la plus longue grève de l’histoire de la société. Le mouvement de protestation avait duré plus de deux mois.
La SNIM, entreprise publique et un des poumons de l’économie du pays, opère dans la recherche, l’exploitation et la commercialisation du fer. Elle est le plus gros employeur de la Mauritanie après la fonction publique.