Un groupe de 82 lycéennes de Chibok, faisant partie de 276 adolescentes enlevées en 2014 par la secte islamiste Boko Haram, ont été libérées samedi avant d’être reçues dimanche au palais présidentiel à Abuja, par le chef d’Etat nigérian, Muhammadu Buhari.
«Le président était très content de recevoir les lycéennes. Il a promis de faire tout ce qui est nécessaire pour qu’elles soient réintégrées dans notre société, et il a promis aussi que la présidence elle-même veillera à cette réintégration», a déclaré le porte-parole du président, Femi Adesina,
Ces lycéennes ayant retrouvé la liberté, après plus de trois ans de captivité, ont été échangées contre des membres de Boko Haram détenus dans des prisons au Nigeria. Certains observateurs classent cette libération parmi les actifs de Buhari qui avait fait de la lutte contre Boko Haram, l’une des priorités de son mandat.
Le kidnapping de masse perpétré par le groupe islamiste en avril 2014 avait provoqué une vague d’indignation dans le monde entier. Le Nigeria a commémoré avec tristesse, le mois dernier, le troisième anniversaire de l’enlèvement des jeunes filles du petit village de Chibok.
Près de 110 filles se trouvent encore entre les mains du groupe terroriste. En octobre 2016, une vingtaine de lycéennes avaient retrouvé la liberté suite aux négociations entreprises par le gouvernement avec Boko Haram, soutenues par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et la Suisse.
Selon Amnesty International, Boko Haram continue d’enlever régulièrement des filles et des jeunes garçons dans le nord-est du Nigeria. L’organisation a déjà recensé 41 cas d’enlèvements collectifs commis par la secte depuis 2014.
Après la libération de 82 lycéennes, Amnesty a demandé, entre autres, aux autorités nigérianes de ne pas prolonger la traditionnelle enquête militaire devant évaluer l’allégeance des filles au groupe djihadiste.