Près d’un mois après sa nomination, le Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Bruno Tshibala a annoncé ce mardi, la composition de sa nouvelle équipe gouvernementale, suscitant immédiatement des réactions négatives.
L’équipe est composée de trois vice-Premiers ministres, neuf ministres d’Etat, trente-cinq ministres et onze vice-ministres, soit 59 membres au total. Pas de changements majeurs, la plupart des ministres du dernier gouvernement, occupant surtout les postes clés, conservent leurs portefeuilles.
C’est le cas des trois vice-Premiers ministres, ainsi que des ministres de la Défense, des Mines, des Finances, de la Justice ou encore de la Communication. Nombreux d’entre eux sont considérés comme des proches du président Joseph Kabila.
Les quelques frondeurs de la principale coalition de l’opposition, dont Jean-Pierre Lisanga Bonganga et Joseph Kapika qui ont fait leur entrée dans le nouveau gouvernement suscitent déjà des polémiques.
Les poids lourds de l’opposition ont dénoncé un gouvernement «illégitime», mis en place de façon «frauduleuse». Pour la coalition de l’opposition, le Rassemblement, l’accord du 31 décembre, issu du dialogue national, n’a pas été respecté, en commençant par la nomination de Bruno Tshibala à la primature par le président Joseph Kabila.
L’Union européenne avait également désapprouvé la nomination de Bruno Tshibala comme Premier ministre, estimant, comme l’opposition congolaise, que les dispositions de l’accord n’ont pas été respectées.
En revanche, l’Union Africaine a promis son soutien au nouveau chef du gouvernement congolais, «dans l’accomplissement de sa lourde mission», ainsi qu’à son équipe.
«Nous laissons tout le monde avoir sa propre interprétation. Mais nous, en tant que famille africaine à laquelle la RDC appartient, il nous appartient aussi de respecter les décisions des autorités de ce pays», s’était défendu Abdou Abarry, le Représentant spécial du président de la Commission de l’Union Africaine (UA) en RDC.