L’audit censé faire toute la lumière sur la «dette cachée» par le gouvernement mozambicain, devrait être remis au procureur ce vendredi 12 mai par le cabinet de renseignements new-yorkais Kroll. L’échéance a été de nouveau décalée à la fin de ce mois, d’après la presse locale.
Aussi bien des responsables politiques et observateurs dans le pays que les partenaires financiers attendent de savoir les réalités cachées derrière ces dettes, en matière de corruption notamment.
Ces dettes ont été contractées entre 2012 et 2014. Trois entreprises à capitaux publics, dont ProIndicus et Mozambique Asset Management, liées aux services secrets et au ministère de la Défense avaient emprunté 2 milliards de dollars au Crédit suisse et à la banque russe VTB pour acheter du matériel militaire. Seulement, le gouvernement n’avait pas demandé l’autorisation au Parlement, comme l’exige la Constitution dans ce genre de transactions.
C’est en avril 2016 que l’affaire a éclaté sur la place publique. Les bailleurs de fonds en colère, avec en tête le FMI, ont gelé en représailles leurs programmes d’appui au Mozambique, exigeant, entre autres, un audit indépendant des entreprises concernées, avant de reprendre les aides bloquées depuis un an.
Cherchant à assainir quelque peu la situation, le Mozambique a récemment entériné les comptes publics de l’exercice 2015 comprenant les dettes estimées à 1,12 milliard de dollars. Le Parlement, composé majoritairement des députés du Front pour la Libération du Mozambique, au pouvoir, a approuvé ces comptes fin avril. Mais l’opposition a boycotté le vote. Les autorités auraient justifié cette initiative comme une manière de faire bonne figure face au FMI.
L’heure est donc toujours à l’attente des conclusions de l’audit. La suspension des aides a plongé le Mozambique dans une situation économique très difficile, provoquant la grogne sociale.