La Commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo (RDC) a annoncé, vendredi 12 mai, que les violences dans la province de Kasaï, dans le centre du pays, et d’autres contraintes logistiques, risquaient de compromettre l’intégrité et le calendrier du scrutin présidentiel prévu pour fin 2017.
En d’autres termes, à cause de la persistance de l’insécurité que font régner des groupes armés dans le Kasaï, le calendrier électoral pourrait être chamboulé, avec un possible nouveau report du scrutin.
Pour le président de la CENI, Corneille Nangaa, organiser des élections «à la hâte», uniquement pour respecter une date, risque d’affaiblir la crédibilité du scrutin et de conduire à des violences.
Cette nouvelle risque plutôt, selon des observateurs, d’envenimer la crise politique dans le pays, où une bonne partie de la population réclame, depuis, la fin des deux mandats constitutionnels du président Joseph Kabila, le 19 décembre 2016.
Sur la base d’un accord issu du dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition, Kabila devrait rester au pouvoir jusqu’à la désignation de son successeur. La majorité au pouvoir avait plaidé pour le report du scrutin, qui initialement, devait avoir lieu en novembre 2016, avant dêtre retardé en raison de l’opération de l’enrôlement des électeurs qui nécessitait beaucoup plus de temps.
Plusieurs observateurs s’accordent à dire qu’un second report risquerait d’occasionner une nouvelle vague de manifestations. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a pour sa part appelé les autorités de Kinshasa, à relever les défis auxquels fait face la CENI, estimant qu’il «ne peut pas y avoir de processus électoral crédible sans Kasaï».
Notons que le patron de la CENI, avait évoqué cette possibilité d’écarter «les Kasaï» du scrutin, sinon il faut stabiliser la région avant le scrutin, mais cela prendrait «un peu de temps».
D’emblée, les opposants de Kabila voient en cette tentative de report, une manœuvre du chef de l’Etat Kabila qui voudrait aboutir à l’organisation d’un référendum qui lui permettant de briguer un troisième mandat, emboîtant le pas à ses pairs dans d’autres pays africains (République du Congo, Rwanda…).
Les combats au Kasaï ont fait fuir des milliers de personnes qui se sont réfugiées ailleurs.