Des dizaines de partisans du chef de l’opposition gabonaise, Jean Ping, ont demandé au nouveau président français, Emmanuel Macron de reconnaître la victoire de leur leader lors de l’élection présidentielle d’août 2016 au Gabon.
«M. Ping a été élu, il faudrait que cette élection soit respectée», réclamaient les partisans de Ping, principalement des femmes vêtues de tenues traditionnelles, au cours d’une manifestation pacifique devant l’ambassade de France à Libreville.
Jean Ping, lui-même, a adressé ses félicitations à Emmanuel Macron pour son élection, le 7 mai, jour de son investiture. Se présentant sous la qualité de président élu du Gabon, Ping a demandé, à la même occasion, au nouveau chef d’Etat français d’être sensible à la crise que traverse le Gabon.
En réaction à ce tapage dans le clan de Ping, le ministre gabonais de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze a déclaré que «si, soixante ans après, un opposant comme Jean Ping en est à réclamer à l’ancienne puissance coloniale de rétablir ce qu’il appelle la vérité des urnes au Gabon, ça veut dire qu’il est ridicule et qu’il n’a rien compris aux changements intervenus, y compris dans son propre pays».
L’opposant Ping refuse toujours de reconnaître la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle d’août passée. Il a refusé de prendre part au dialogue politique national lancé par son adversaire en mars dernier.
Considéré comme le moyen approprié pour surmonter la crise née de la réélection controversée de Bongo, ce dialogue qui a tout de même enregistré la participation de quelques grandes figures de l’opposition, est censé débouché sur des réformes constitutionnelles.
Alors qu’ils étaient prévus s’achever le 10 mai, les pourparlers se poursuivent encore afin de permettre aux différentes parties d’accorder leurs violons sur les sujets qui divisent, notamment le redécoupage électoral et les réformes institutionnelles. Le consensus reste important pour baliser surtout le chemin aux prochaines élections législatives dans le pays.