Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont appelé ce jeudi, les prisonniers qui se sont évadés de la prison centrale de Makala à Kinshasa, le mercredi 17 mai, de regagner la prison, tout en promettant des circonstances atténuantes pour ceux qui reviendraient de leur propre volonté.
En se basant sur les témoignages de quelques prisonniers, le ministre de la Justice, Alexis Nthambwe Mwamba a indiqué que «certains des évadés nous ont appelés indirectement pour nous dire qu’ils étaient contraints à s’évader et voudraient retourner en prison. Nous leur disons que nous tiendrons compte du fait qu’ils se soient volontairement rendus».
Toujours selon Kinshasa, ce sont les adeptes de la secte Bundu Ya Mayala, branche du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo, qui sont à l’origine de cette évasion forcée. Ces partisans voulaient libérer leur leader, le député Ne Mwanda Nsemi. «l’objectif était claire, c’était faire sortir Ne Mwanda Nsemi de la prison et créer la confusion à cette occasion-là. Donc, sur cette question-là, à savoir, qui étaient les auteurs, nous n’avons aucun doute», a poursuivi le ministre.
Mais la version des autorités ne convainc pas certains observateurs qui soupçonnent plutôt un complot de la part du gouvernement. «Cette prison est gardée par au moins 200 militaires. Comment expliquer que le principal centre pénitencier du pays, hautement gardé par le passé, puisse être facilement attaqué et que l’on y procède à une évasion massive ?, s’est interrogé Paul Nsapu, secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en charge de l’Afrique.
Le procureur général de la République, Flory Numbi Kabange, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. Entre temps, la police a appelé la population de Kinshasa à collaborer et à signaler toute présence de prisonniers aux forces de l’ordre et de sécurité. Un numéro vert a été mis en place pour faire ces signalements.
Si les autorités sont restées silencieuses quant au nombre de prisonniers qui ont pris la fuite, les défenseurs des droits de l’homme avancent, eux, un bilan d’au moins 300 morts, 4.600 évadés et 80 évadés récupérés.