Le président rwandais Paul Kagamé qui était soupçonné de vouloir s’éterniser au pouvoir, après le referendum de la Constitution, il y a quatre mois, veut prouver le contraire, à en croire ses dernières déclarations dans la presse locale et étrangère.
Selon un quotidien local, pour Kagamé, à la tête du pays depuis 1994, il est désormais temps pour les Rwandais de commencer à penser à la vie politique après lui.
Le président Kagamé qui avait promis aux Rwandais de poursuivre son travail, telle que la Constitution révisée le lui permettait, estime que le dynamisme dans lequel il a propulsé son pays continuera même sans lui. Toutefois, le chef de l’Etat compte céder son fauteuil après un autre mandat qu’il espère obtenir à la présidentielle d’août prochain.
La réforme controversée de la Constitution adoptée en décembre 2016 permet au président Kagamé de se représenter cette année et, potentiellement, de diriger le pays jusqu’en 2034.
Parmi les candidats déclarés pour la présidentielle figure Diane Rwigara, fille d’un ancien financier du parti au pouvoir au Rwanda, décédé en 2015 dans des circonstances controversées.
Rwigara promet d’offrir aux Rwandais ce que le Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir) n’a pas été capable de leur donner. Si sur le chapitre de l’économie, par exemple, les progrès du Rwanda sont évidents (7% de taux de croissance prévu pour 2017), la candidate indépendante Rwigara, 35 ans, défend les dossiers de la pauvreté, de l’injustice et du manque de la liberté d’expression, les domaines dans lesquels Kagamé est souvent critiqué par la communauté internationale.
Quatre candidats sont en lice, l’indépendant Philippe Mpayimana, rentré d’exil, Frank Habineza, le président du Parti démocratique vert (seule formation d’opposition reconnue dans le pays), le président sortant Kagame et Rwigara.