Pour la cinquième fois, depuis le début de la récession, le Nigeria enregistre un recul de son PIB au 1er trimestre 2017, avec une contraction de 0,5%, d’après les données rendues publiques ce mardi 23 mai à Abuja par le Bureau National des Statistiques (NBS).
Ces chiffres contredisent les prévisions pourtant optimistes du Fonds monétaire international (FMI) qui avait annoncé un léger bon de 0,8% pour 2017 et de 2,8% en 2018. Plus encore, les cabinets de conseils économiques Moody’s et BMI Research prévoyaient une croissance à 2% pour cette année.
Toutefois, les experts relèvent que ce recul est moins sévère, comparativement au dernier trimestre 2016. Ce qui signifie que le pays a enregistré en même temps une petite remontée propulsée, entre autres, par la hausse des prix du baril.
Le Nigeria qui dépend principalement des recettes de l’or noir, a vu son économie basculée depuis que les cours du pétrole ont connu des baisses importantes. Sa production du pétrole a été aussi affaiblie suite aux attaques sur les installations d’hydrocarbures qui ont été menées par des rebelles du Delta du Niger (cœur pétrolier du Nigeria) au cours de l’année 2016.
Alors que les négociations ont été engagées entre Abuja et les groupes armés, et abouti à une certaine accalmie, un gazoduc de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), près de la capitale de l’Etat du Delta, a été attaqué samedi dernier et a explosé, selon une annonce faite par le porte-parole de la NNPC. L’armée a ouvert une enquête.
La région du Delta, au sud-est du Nigeria, contient des réserves estimées à 70 milliards de barils en pétrole et gaz (parmi les 10 plus grandes réserves mondiales), mais la région reste toujours sous-développée, après des décennies d’exploitation. Les groupes armés, nés au début des années 2000, revendiquent une meilleure redistribution des ressources du pétrole dans le pays. Certains demandent l’indépendance de la région.