Face à la polémique suscitée par l’arrestation, depuis mardi, de plusieurs hommes d’affaires influents, soupçonnés de corruption et/ou d’atteinte à la sécurité nationale, le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, a tranché, avec fermeté, que son gouvernement a fait le choix de combattre la corruption.
«Dans la guerre contre la corruption, il n’y a pas d’alternatives. C’est soit la corruption, soit l’Etat. Soit la corruption, soit la Tunisie» a fait part, mercredi 24 mai, Chahed, au cours d’une brève déclaration aux journalistes au siège du gouvernement à Tunis.
Poursuivant son idée, il a fait comprendre que son choix se porte en faveur de la Tunisie. «Comme tous les Tunisiens, j’ai choisi la Tunisie. Le gouvernement assume ses responsabilités et conduira la guerre contre la corruption jusqu’au bout. J’appelle les Tunisiens à rester unis. Ensemble nous nous tiendrons debout pour la Tunisie», a affirmé le chef du gouvernement.
Jusqu’ici, cinq personnalités ont été interpellées, notamment Chafik Jarraya, un richissime homme d’affaires, Néjib Ben Ismail, bien connu des circuits informels, le colonel de la douane Ridha Ayari, Yassine Chennoufi, ancien douanier et ex-candidat à la présidence en 2014, et Kheireddine Meddeb, homme d’affaires. Les autorités assurent que d’autres arrestations de haut niveau auront lieu.
Le gouvernement a expliqué que cette campagne d’arrestation intervient en application des dispositions de l’article 5 de la loi relative à l’état d’urgence en date du 26 janvier 1978. Le 16 mai dernier, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a décidé, de prolonger d’un mois (c’est-à-dire jusqu’au 17 mai) l’état d’urgence, déjà en vigueur dans le pays.
L’opération anti-corruption actuelle a été montée dans le plus grand secret avec l’appui des représentants des forces de l’ordre qui dépendent du Conseil de sécurité nationale. Youssef Chahed veut rétablir l’autorité de l’Etat. Lors de son investiture à la primature, il avait promis qu’il ferait de la lutte contre la corruption et la contrebande une priorité. Il est donc passé à l’action.