Le désarmement des ex-militaires rwandais réfugiés au Congo-Kinshasa continue à inquiéter les autorités congolaises et les acteurs de paix internationaux. Dans son habituelle conférence de presse hebdomadaire donnée mercredi dernier à Kinshasa, le chef de la mission onusienne au Congo (Monusco), Martin Koble, est revenu sur ce sujet, faisant savoir que le processus de désarmement est bloqué. Repliés en ex-Zaïre depuis la chute de l’ancien régime de l’ex-Président Juvénal Habyarimana et dans la foulée du génocide rwandais, ces anciens éléments des forces armées rwandaises (FDLR) résistent à déposer les armes et traînent les pieds à l’idée d’être rapatriés au Rwanda.
Une des raisons évoquées, d’après les propos de Martin Koble au cours de cette conférence, consiste dans l’exigence qu’ils posent d’assurer leur sécurité et de forcer les autorités de Kigali d’engager un dialogue permettant leur retour en tant que force politique au pays. Cette exigence pose bien un problème de conscience morale à la communauté internationale, particulièrement à l’égard de ceux qui sont auteurs de crimes de génocide. Et le pouvoir en place actuellement au Rwanda ne veut pas l’entendre de cette oreille et se refuse de promettre l’impunité aux coupables du génocide avéré.
Pourtant le Gouvernement de Kinshasa est pour sa part décidé d’en découdre avec les FDLR qui sont source d’insécurité dans la zone de l’Est et qui se sont maintes fois illustrées dans les exactions contre la population locale.
Dans les efforts d’instaurer la paix au Congo et dans la région des pays des Grands Lacs, le sort des réfugiés rwandais en RDC a été évoqué comme une des clés de la solution à l’instabilité dans la région. Leur présence est vécue comme une menace par Kigali qui, pour cause, a été maintes fois accusé d’armer des forces rebelles au Congo ou de faire carrément incursion dans le pays voisin en vue d’assurer une zone tampon de sécurité.
Avec le bras de fer qui oppose certains caciques des ex-FDLR, le retour à la paix au Congo n’est pas pour demain. Kinshasa peut au moins se consoler pour les ex militaires rwandais (plus de 300) qui ont accepté de se rendre et ont été installés dans un site de transit pour le rapatriement.