Quelques 2.000 personnes sont descendus ce samedi 27 mai, dans les rues de Bissau, à l’appel d’une organisation civile, pour exiger le départ du président José Mario Vaz.
Le «Mouvement citoyen conscient et non conforme», opposé au pouvoir en Guinée Bissau, réclame, depuis plusieurs mois, la fin de la crise politique dans le pays et la démission du chef de l’Etat.
Quoi que les manifestants aient été dispersés à coup de grenades lacrymogènes par la police, le Mouvement assure sa détermination d’aller jusqu’au bout, la manifestation du samedi n’étant, selon lui, qu’un début de la lutte.
«Nous allons continuer à marcher jusqu’à ce que Jomav (surnom de José Mario Vaz) parte du palais» présidentiel, a fait savoir Lesme Monteiro, un porte-parole du Mouvement. Une dizaine de manifestants ont été blessés, ainsi que quatre policiers.
Deux jours plus tôt, le président Vaz avait mis en garde des politiciens qui manipuleraient l’armée pour se révolter contre sa personne. «Les politiciens instrumentalisent les militaires pour violer l’ordre constitutionnel», a-t-il prévenu lors d’un point de presse.
Le Coordinateur du «Mouvement citoyen conscient et non conforme», Legio Monteiro, avait été attaqué, mi-avril, dans sa résidence privée, dans la périphérie ouest de Bissau par des individus non identifiés. Sa vie n’était pas en danger, à en croire ses proches.
La crise en Guinée-Bissau a commencé depuis que Vaz avait destitué, en août 2015, son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC auquel appartient aussi le président.
Un accord a été signé en octobre à Conakry, dans le cadre d’une médiation des Etats d’Afrique de l’Ouest, prévoyant une «procédure consensuelle» dans le choix du Premier ministre. Le dernier chef du gouvernement nommé par le président, Umaro Sissoco Embalo, a été rejeté par le PAIGC qui accuse le chef de l’Etat d’avoir violé les termes de l’accord concernant cette nomination.