La Chine a rejeté ce jeudi les accusations des autorités ougandaises qui soupçonnent deux diplomates chinois en poste à Kampala d’être impliqués dans un trafic d’ivoire.
Ces soupçons sont «sans aucun fondement», a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, précisant toutefois que «nous les punirons s’ils sont reconnus coupables d’être impliqués dans des activités de ce genre».
L’autorité ougandaise de la vie sauvage (UWA) et ces deux diplomates chinois sont accusés par Kampala de collaborer dans le cadre d’un trafic d’ivoire en provenance de la République Démocratique du Congo, de la Centrafrique et du Soudan du Sud. L’Ouganda serait utilisé, dans ce trafic, comme pays de transit pour expédier la marchandise vers la Chine et d’autres destinations.
Le président ougandais, Yoweri Museveni a ordonné une enquête pour mettre la lumière sur cette affaire qui concerne la disparition de plus d’une tonne d’ivoire des entrepôts gouvernementaux, d’une valeur estimée à un million de dollars.
D’après un porte-parole de l’inspection générale du gouvernement, «si l’affaire est fondée, le directeur exécutif de l’agence de défense de la vie sauvage devrait être suspendu de ses fonctions ainsi que d’autres responsables».
En 2014, quelques 1335 kilos d’ivoire avaient disparu des entrepôts et cinq hauts responsables de l’UWA avaient été suspendus, quoi que les résultats de l’enquête menée n’aient jamais été rendus publics.
La Chine a annoncé en décembre 2016 son intention d’interdire tout travail et commerce de l’ivoire pour fin 2017. Mais le pays doit encore s’assurer que ses citoyens accrochés à ce business juteux sont disposés à suivre le mot d’ordre. En 2011, plus de 150 Chinois ont été arrêtés pour trafic d’ivoire au Kenya et au Nigeria.
Si les chinois sont souvent accusés d’occuper une place importante dans le trafic d’ivoire de contrebande en Afrique, c’est la première fois que des diplomates de ce pays sont soupçonnés d’être impliqués dans un tel commerce illicite.