L’économie de l’Afrique du Sud est entrée officiellement en récession selon les données rendues publiques ce mardi 06 juin par l’Office national des statistiques sud-africain (Stats SA).
Le pays a enregistré un recul de 0,7% de son PIB, au premier trimestre 2017, après une première contraction de 0,3% au quatrième trimestre 2016. Ce résultat est contraire aux prévisions faites par des analystes qui s’attendaient plutôt à une légère croissance de 0,9 % durant les trois premiers mois de cette année.
Selon les informations communiquées par Stats SA, ce nouveau recul serait dû aux faibles performances de la production électrique (-4,8 %) et manufacturière (-3,7%) et au recul du secteur tertiaire (-2%). Toutefois, les mines et l’agriculture ont progressé respectivement de +12,8 et +22,2% et sont en forte reprise après une difficile année 2016 marquée par une chute des cours des matières premières et d’une sécheresse qui a frappé certaines régions du pays.
A l’annonce de l’entrée en récession, la monnaie nationale, le rand, a perdu 1,5% de sa valeur face au dollar. La dernière fois que le pays s’était retrouvé en récession, c’était en 2009 suite à la crise économique mondiale.
Réagissant à l’annonce relative à la récession, le leader de l’Alliance démocratique (DA), principale formation politique de l’opposition, a déclaré que «notre économie est maintenant en lambeaux et c’est directement à cause du gouvernement de l’ANC (Congrès national africain), corrompu jusqu’à l’os et sans aucun plan pour notre économie».
Certains observateurs sont d’avis que cette nouvelle situation pourrait fragiliser davantage la position du président sud-africain Jacob Zuma, dont le nom est cité dans plusieurs scandales de corruption qui affectent l’économie du pays.
Fin mai dernier, le secrétaire général de l’ANC, le parti au pouvoir, a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur une possible collusion entre certains membres du gouvernement et le président Zuma et la richissime famille d’hommes d’affaires d’origine indienne, les Gupta.