Le maire de Bujumbura, la capitale burundaise, Freddy Mbonimpa a interdit, ce vendredi 9 juin, la tenue d’une conférence de presse des députés du groupe parlementaire de la coalition de l’opposition «Amizero y’Abarundi».
Freddy Mbonimpa a justifié cette interdiction par le fait que cette coalition, formée pendant la période électorale de 2015, «n’a pas une personnalité juridique au regard de la loi».
Le groupe parlementaire compte une trentaine de députés, issus de deux formations politiques : les Forces nationales de libération (FNL, ex-rébellion hutu) et l’Union pour le progrès national (Uprona, ancien parti unique majoritairement tutsi). Ces deux partis ne sont pas reconnus par le ministère de l’Intérieur.
D’après le président d’Amizero y’abarundi (Espoir des Burundais, en langue nationale), Pierre Célestin Ndikumana, la conférence devait porter sur le bilan de son équipe sur les vacances parlementaires de mai dernier.
Le porte-parole des FNL, qui se trouve en exil, refuse que la coalition soit considérée comme illégale dans la mesure où elle est reconnue, même au sein de l’Assemblée nationale. Pour lui, ces «décisions montrent clairement que l’espace politique au Burundi est complètement verrouillé. Personne, aujourd’hui, ne peut s’exprimer lorsqu’il n’est pas du parti au pouvoir».
Il estime que le régime au pouvoir a voulu empêcher, par cette interdiction, les députés de dénoncer les nombreux cas d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations arbitraires ou de disparitions forcées, dont sont victimes les membres de son parti.