Suite à la catastrophe ferroviaire d’Eseka, l’Etat camerounais a manifesté son désir d’être mieux représenté dans les instances de décision de la Cameroon Railways (Camrail).
C’est chose faite depuis la fin de la semaine dernière, le directeur général et le président du Conseil d’administration ont été remplacés.
Désormais, Jean Pierre Morel, un expert ferroviaire français avec une cinquantaine d’années d’expérience dans le secteur, occupe le poste de directeur général. Il sera secondé par deux directeurs généraux adjoints, des postes nouvellement créés. Il s’agit des Camerounais Michel Ossok, ancien directeur des ressources humaines de Camrail, et Gilbert Kana Pondi, un ingénieur de génie-civil à la retraite.
Aboubakar Abbo, un haut fonctionnaire de la primature, devenu depuis les dernières élections municipales, le maire de la commune de Belel, dans la région de l’Adamaoua, assure la fonction de président du Conseil d’administration de l’entreprise Camrail.
Selon le rapport d’une enquête diligentée par le président Paul Biya, Camrail est seul responsable du drame d’Eseka d’octobre 2016, qui a fait 79 morts et plus de 600 blessés. Le document a relevé le non-respect de certaines règles de sécurité par la société et des graves anomalies et défaillances techniques que présentait le train.
Les hauts responsables de Camrail limogés seront poursuivis en justice. Le chef de l’Etat avait demandé que des sanctions appropriées soient prises à l’encontre des responsables reconnus coupables dans le rapport d’enquête.
Camrail est une filiale du groupe français Bolloré, concessionnaire du chemin de fer camerounais. L’Etat camerounais est actionnaire minoritaire, avec moins de 15% des parts.
Selon la presse locale, Camrail refuse toujours de porter l’entière responsabilité de l’accident ferroviaire. Elle pointe, pour sa part, «une défaillance ou un défaut de conception» du train 152 «flambant neuf fourni en 2014» et pour lequel elle est d’ailleurs en litige avec le constructeur.