Le président du Parlement de Zambie, Patrick Matibini a suspendu, ce mardi 48 députés pour un mois, pour avoir boycotté, en mars dernier, un discours du président Edgar Lungu.
«En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, j’ai décidé de suspendre 48 membres du Parlement de leurs fonctions pour une période de 30 jours à compter du 13 juin», a annoncé Patrick Matibini.
Lesdits députés ne seront pas autorisés à entrer au Parlement et ne recevront pas, non plus, leur salaire durant la période de leur suspension.
L’affaire remonte à mars dernier, lorsque les élus du Parti uni pour le développement national (UPND) avaient refusé d’assister à un discours du chef de l’Etat au Parlement pour dénoncer la légitimité de son élection, en août 2016.
Leur arrêt de travail forcé, provisoire, est un nouveau coup de force du régime au pouvoir qui a déjà incarcéré et inculpé de trahison, en avril dernier, le leader de l’UPND, Hakainde Hichilema, pour avoir entravé, selon les autorités, le déplacement d’un convoi du chef de l’Etat.
Cet opposant historique en Zambie qui a déjà essuyé cinq échecs lors des dernières présidentielles, ne reconnaît toujours pas la légitimité du chef de l’Etat, indexant des fraudes lors du scrutin. Le crime dont il est accusé est passible d’une peine allant de 15 ans de réclusion à la peine de mort.
Lors de la séance parlementaire de ce mardi, Matabini a demandé aux députés punis de reconnaître enfin la victoire électorale du chef de l’Etat. «Je vous demande de démissionner si vous ne reconnaissez pas qu’il y a un gouvernement légitimement élu», a-t-il martelé.
Certains observateurs s’inquiètent de la dérive autoritaire du régime de Lungu depuis sa réélection.