La police environnementale contre la prolifération des déchets en Tunisie est entrée en fonction ce mardi 13 juin, lors d’une cérémonie de lancement de ses services organisée au palais des Congrès sous la présidence du chef du gouvernement, Youssef Chahed, et en présence de quelques ministres, dont celui chargé de l’Environnement et des Affaires locales, Riadh Mouakher.
Cette police qui a pour mission de lutter contre la prolifération des ordures, débutera avec 163 agents qui seront déployés dans 34 municipalités du Grand Tunis. A la mi-juillet, 136 agents supplémentaires entreront en fonction dans 40 autres municipalités du pays.
Une opération blanche d’un mois sera observée en vue de permettre aux citoyens de s’acclimater avec cette nouvelle structure.
D’après Mouakher, durant la période de test, les citoyens qui enfreindront la loi relative à la police de l’environnement seront sanctionnés par des amendes blanches puis, à partir du 15 juillet prochain, les amendes réelles entreront en vigueur.
Vêtus d’uniformes spécifiques et équipés de pick-up dotés de GPS, les agents de la police de l’environnement seront habilités, conformément à la loi, à constater et verbaliser les contraventions.
Le déversement des déchets sur la voie publique ou les lieux non aménagés à cet effet, le brûlage des ordures par les particuliers ou des sociétés seront punis d’une amende allant de 40 à 60 dinars. D’autres délits allant de 300 dinars d’amende à des peines privatives de liberté sont également prévues. Les ordures et déchets seront désormais déversés entre 18h et 21h.
Les amendes seront numérisées via des tablettes électroniques. Elles seront versées dans un délai ne dépassant pas les 15 jours. Les autorités ont mis également sur pied une application digitale «Tunisie propre» devant permettre aux citoyens d’attirer l’attention des agents sur des infractions environnementales.
Selon le gouvernement, cette police a été créée après l’aggravation des atteintes à l’environnement et la propagation des déchets et de la saleté dans tout le pays depuis la révolution de 2011.
Une étude réalisée par la fondation allemande Heinrich Böllré révèle que plus de 80% des Tunisiens approuveraient qu’une amende soit imposée à toute personne qui jetterait des déchets dans l’espace public.