L’Etat tanzanien, déjà en conflit avec la société minière Acacia Mining, vient encore de l’accuser d’opérer illégalement dans le pays, en sous-déclarant les quantités exportées des minerais.
La Tanzanie qui enquête sur l’exploitation des minéraux au cours des 19 dernières années sur son territoire, a mené un deuxième audit dont les résultats, rendus publics lundi, confirment ceux du premier audit. Les autorités accusent ainsi l’entreprise d’origine britannique d’opération illégale, de revenus et d’exportations non déclarés, ainsi que de fraude fiscale.
La société «a mené ses opérations minières ici en Tanzanie contrairement à ce que prévoit la loi», a relevé le comité présidentiel chargé d’enquêter sur les exportations d’or et de cuivre.
Selon le premier audit, Acacia disposait de 10 fois plus d’or dans ses conteneurs que le volume déclaré, ainsi que des minéraux non déclarés comme le fer et le souffre. L’entreprise doit des dizaines de milliards de dollars à l’État de Tanzanie.
Acacia qui avait déjà nié les conclusions du premier rapport continue dans la même lancée.«Nous réitérons que nous avons déclaré toute la valeur commerciale de notre production depuis le début de nos opérations en Tanzanie et nous avons payé tous les impôts et redevances appropriés sur l’ensemble des minéraux que nous produisons», a affirmé la compagnie, précisant que la valeur de ses concentrés a été «surestimée».
Dans leur détermination de mettre un terme à ces différentes irrégularités, les autorités tanzaniennes avaient déjà interdit, en mars, les exportations de concentrés. Une mesure qui, selon Acacia, lui coûte chère, dans les environs d’un million de dollars par jour.
La société craint qu’elle soit obligée de fermer sa mine Bulyanhulu, si une solution n’est pas trouvée entre-temps. Depuis la publication du premier rapport, l’action Acacia a perdu près de 40% de sa valeur.
Pour plusieurs observateurs, le président tanzanien John Magufuli, à la tête d’un pays parmi les plus riches en minerais en Afrique, veut mettre de l’ordre dans le secteur minier, dans l’espoir d’en tirer plus de revenus. Fin mai, il a limogé son ministre des Mines, Sospeter Muhongo.