La cour pénale internationale (CPI) vient d’achever sa mission au Gabon, qui entre dans le cadre des enquêtes préliminaires sur les violences postélectorales lors de la dernière présidentielle en août 2016.
Arrivés mardi 20 juin à Libreville, les experts de la CPI ont rencontré des ministres de l’actuel gouvernement, ainsi que l’opposant Jean Ping, qui refuse toujours de reconnaitre sa défaite à la présidentielle et se proclame «président élu» du Gabon. Les experts se sont entretenus aussi avec une quinzaine d’ONG soutenant les victimes, ainsi que des ambassades occidentales à Libreville.
Une des remarques faite par la délégation de la CPI c’est qu’il existe beaucoup de versions contradictoires concernant les mêmes faits, le cas du nombre de victimes qui n’est pas le même d’un camp à l’autre.
Le ministre gabonais de la Justice en charge des droits humains, Alexis Alexis Boutamba Mbina, a tenu à rappeler, à l’occasion de la visite des experts de la CPI, que cette mission est venue au Gabon à la demande du gouvernement. Pourtant l’opposition avait également saisie cette instance internationale.
La presse qui a largement couvert la mission de la CPI dans le pays a fait plusieurs commentaires sur les attentes des deux parties en conflit qui aurait chacune défendue sa cause en mettant en exergue les fautes du camp adverse.
Mais le magistrat sénégalais, Mamady Ba, l’un des membres de la délégation a recadré l’objet de cette mission. «On vient pour recouper ce que nous avons déjà su théoriquement par personnes interposée. On n’est pas venu ici pour pointer des responsabilités, par contre on est venu également dans le cadre préventif pour que les Gabonais et les Gabonaises continuent à se parler», a-t-il déclaré.
Toujours est-il que les conclusions de cette mission seront transmises au parquet de la CPI qui décidera de l’ouverture ou non d’une enquête dans le litige électoral gabonais.